Infos Burkina Faso

AAS est présent au Burkina Faso à Ouagadougou, Zorgo, Koupela …

-extraits du rapport ONU de mars 2016-

Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé, sans littoral ; il couvre une superficie de 272 967km² (IGB 2002), et partage ses frontières avec six (6) pays de la sous-région Ouest africaine que sont : le Mali, le Niger, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte-d’Ivoire.

Les projections démographiques faites par l’INSD en 2007 sur la période 2007-2020 montrent que la population burkinabè serait de 19 034 397 habitants en 2016 dont 52,1% sont âgés de 15 ans et plus (soit 9 916 921). Cette population réside essentiellement en milieu rural, (77,3% contre 22,7%, en milieu urbain). Les femmes et les jeunes constituent les groupes cibles les plus
importants qui devront bénéficier d’actions vigoureuses afin de réduire leur vulnérabilité face à l’infection au VIH.
Au plan socioculturel, le pays compte une soixantaine d’ethnies et trois principales religions : l’islam, le christianisme (catholiques, protestants) et l’animisme. Les populations sont encore sous l’influence de certaines croyances ancestrales et pesanteurs sociologiques qui maintiennent des pratiques traditionnelles néfastes telles que l’excision, le lévirat, le mariage précoce et forcé, etc. Malgré les progrès récents et les initiatives en faveur de l’égalité des sexes, de grandes disparités entre hommes et femmes, notamment en matière d’équité et de droits humains, persistent encore dans les différentes régions du pays. La prise de conscience
collective de l’impact négatif des inégalités entre les sexes sur le processus de développement durable du pays, a motivé l’adoption en 2009 de la politique nationale genre, pour œuvrer progressivement vers une plus grande justice et équité sociale.
Sur le plan administratif, le processus de décentralisation s’est davantage consolidé avec la communalisation intégrale. Il s’est traduit par l’organisation du pays en collectivités territoriales, accompagnée d’une déconcentration de l’Administration. La subdivision administrative donne par ordre successif : la région, la province,
la commune (rurale ou urbaine), le secteur de commune et le village. Ainsi, le territoire national est organisé en 13 régions, 45 provinces, 351 communes dont 302 communes rurales et 49 communes urbaines. Les collectivités territoriales
jouissent d’une autonomie d’organisation pour prendre en charge leur développement. Dans cette dynamique régionale et communale de développement, la lutte contre le VIH, le Sida et les IST devrait aussi s’inscrire au centre des préoccupations.
Malgré l’intensification des mesures de prévention et de prise en charge du VIH et du Sida et l’adoption de ces textes de lois, des pratiques de stigmatisation et de discrimination envers les personnes infectées et affectées sont encore enregistrées à l’échelon familial, communautaire et sur les lieux de travail.
1.Situation éducative
L’enseignement primaire a enregistré une forte expansion au cours de ces cinq dernières années. Selon l’annuaire statistique 2014-2015 du MENA, le taux brut de scolarisation (TBS) s’établit à 83,7 % pour l’année scolaire 2014-2015. Celui des filles s’est établi 83,9% contre 83,6% pour les garçons. Le taux d’achèvement qui est un indicateur pertinent en termes de maintien reste une préoccupation. Il était de 59,3% en 2014-2015 pour tout sexe confondu et 61,3% pour les filles.
Au niveau des enseignements post-primaire et secondaire, les inégalités sont plus marquées. En effet, selon les données du MESS de l’année scolaire 2013-2014, au post-primaire, le TBS était de 38,4% pour les filles, 41,9% pour les garçons et 40,2% pour l’ensemble. Au secondaire le TBS était de 12,8% pour l’année scolaire 2013-2014 avec des disparités entre filles et garçons (9,8% pour les filles et 15,9% pour les garçons). Pour ce qui est de l’enseignement secondaire technique et professionnel, on note qu’au cours de l’année scolaire 2013-2014, seulement 28 232 d’élèves dont 44,2% de filles étaient inscrit.
Quant au supérieur, le nombre d’apprenants qui accèdent à l’enseignement supérieur est relativement faible (277 étudiant(e)s pour 100 000 habitants).
Au niveau de l’éducation, le taux d’alphabétisation est estimé à 23% chez les femmes contre 38% chez les hommes en 2010 (EDS, 2010) alors qu’un taux d’alphabétisation d’au moins 40% est nécessaire pour amorcer le développement selon l’UNESCO.
2. Situation économique
L’économie du Burkina Faso repose essentiellement sur le secteur primaire (l’agriculture et l’élevage). En effet, ce secteur occupe plus de 80% de la population active mais sa contribution au Produit intérieur brut (PIB) est de l’ordre de 30% ; il est cependant sujet aux aléas climatiques, plongeant de nombreuses populations dans une situation d’insécurité alimentaire récurrente et de pauvreté.
Le revenu par habitant est équivalent à 300 $US par an, plaçant le Burkina Faso parmi les Pays en développement (PED). Selon le rapport 2015 du PNUD sur le développement humain, le pays occupe le 183ème rang sur 188 pays avec un IDH de 0,402 en 2014 contre 0,388 en 2013. Le pays entretient depuis près d’une décennie une croissance économique moyenne de l’ordre de 5% par an au prix d’importantes ré
formes politiques et socio-économiques. On note cependant que depuis 2013, le taux de croissance économique est en baisse. En 2014, on a enregistré une croissance de 4% contre 6,8% en 2013 et 9,8% en 2012. Les résultats de l’enquête multisectorielle continue (EMC) de 2014 montrent que, 40,1% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté contre 46,7% en 2009 (soit une baisse d’environ 7 points de pourcentage).
Même si la tendance est à la baisse, la pauvreté persiste et reste massive en dépit des
nombreux efforts engagés au cours de la dernière décennie pour la faire reculer.
Par ailleurs, on note que la pauvreté demeure avant tout un phénomène essentiellement rural car plus de neuf pauvres sur dix (92,5%) vivent en milieu rural.
Cet environnement économique difficile est aussi marqué par la fin de la mise en œuvre de nombreux projets de lutte contre le VIH, le Sida et les IST, annonçant un avenir incertain pour le financement de la riposte au VIH, au moment où la communauté internationale a pris les engagements pour l’objectif « zéro » et les recommandations 2013 de l’OMS en matière de prévention et de traitement ARV.
Les impacts socioéconomiques de l’épidémie du VIH accentuant la pauvreté dans les ménages, retarderaient donc l’atteinte des objectifs de développement humain durable et aggraveraient les disparités entre les sexes. Aussi, convient-il de noter que cet environnement économique difficile nécessite d’intensifier les efforts de plaidoyer pour la mobilisation des ressources sur la période post 2015 en faveur de la lutte contre le VIH, le Sida et les IST
3.Situation sanitaire
En matière de santé, la couverture nationale en prestation de services de soins a connu une amélioration ces dernières années, mais des disparités régionales subsistent. En 2015, leBurkina Faso totalisait 129 dispensaires isolés, 13 maternités isolées, 1 694 CSPS, 39 CM, 47 CMA, 9 CHR, 1 CHN, 4 CHU et 450 formations sanitaires privées tous types confondus. Malgré les efforts de couverture nationale en prestation de services de soins, certains indicateurs démographiques et sanitaires, demeurent encore à un seuil non satisfaisant. Le recours aux formations sanitaires et l’utilisation des moyens préventifs et curatifs, sont encore faibles (0,87
contact par habitant/an en 2014 (Annuaire statistique 2015 du Ministère de la santé).
Les principales maladies rencontrées sont le paludisme, les infections respiratoires aigües, la malnutrition, les maladies diarrhéiques, l’infection à VIH et les IST, la Tuberculose, la lèpre et les maladies tropicales négligées.
Selon les données de l’EDS 2010, le taux brut de mortalité encore élevé au sein de la
population est de l’ordre de 11,8‰. Le taux de mortalité infantile est de 91,7‰ naissances vivantes et celui de la mortalité infanto-juvénile de 141,9 ‰ naissances vivantes. Le ratio de mortalité maternelle est de 341 pour 100 000 naissances vivantes.
Au niveau de la riposte au VIH, on note une augmentation du nombre de structures assurant la prise en charge médicale des PVVIH par les ARV. En fin décembre 2015, cent (100) sites aussi bien publics (75), privés (09), confessionnelles (06) que communautaires (10) assurent cette prise en charge dans les 13 régions du pays. Outre la couverture de l’ensemble des districts sanitaires, le nombre de sites assurant la PTME est de 1 820 sur 1 853 formations sanitaires, soit un taux de couverture de 98,22%.
Malgré cette couverture élevée,le taux d’adhésion des
femmes enceintes à la PTME est de 86,14% , encore en deçà de l’objectif national de 90%. En ce qui concerne le taux de transmission résiduelle, il est passé de 5,30% en 2014 4,95% en 2015.