Compte rendu de notre séjour à AAS Du 17 juillet au 16 août 2010 par Mathilde Ronez
Notre séjour au sein de l’association African Solidarité s’est déroulé en deux temps. Nous avons passé les deux premières semaine au « siège » de l’association à Ouagadougou durant lesquelles nous avons évolué dans les différents centres : Oasis, OEV et maison de l’observance. Dans un second temps nous avons participé à la colonie de vacances de Ziniaré pendant 10 jours.
Nous étions logées à la maison de l’observance. J’ai considéré cela comme positif car nous étions en contact direct avec les bénéficiaires qui logeaient ou travaillaient dans ce centre. Nous avons ainsi pu nouer des liens avec certains d’entre eux. Cela nous a permis d’échanger sur leur condition de vie, leur regard sur le VIH Sida, la manière dont ils se considèrent au sein de la société et également l’apport de l’association dans leur vie quotidienne que ce soit au niveau social, psychologique ou encore médical.
Les bénéficiaires nous ont expliqué les différents rôles et activités de l’association. Nous avons également fait la connaissance de certains responsables notamment Huber qui s’occupe de la maison de l’observance mais également Pascal qui est le coordinateur du centre Oasis.
Pascal nous a fait un exposé concernant les différents secteurs d’activité de l’association ainsi que les différents centres et nous a présenté notre rôle durant les semaines à venir. Nous avons visité les différents services. En effet, il est apparu qu’en deux semaines avec le temps d’adaptation il n’est pas possible d’être directement opérationnel. Nous avons donc eu un rôle d’aide et d’observation.
Nous avons été (séparément) au service psychosocial dans lequel les bénéficiaires viennent demander l’accord pour avoir ou non les vivres distribuées par le PAM. C’était très intéressant : on nous a expliqué quels étaient les critères du PAM concernant les personnes contaminées par le VIH SIDA et les difficultés qu’ils ont face à des bénéficiaires qui ne rentrent pas dans ces critères et auxquels on ne peut donc pas accorder de vivres.
Nous avons également assisté une psychologue qui reçoit les bénéficiaires qui ont des problèmes familiaux, sociaux…. Quand l’entretien se déroulait en français, après accord du bénéficiaire, nous pouvions participé à l’entretient et voir comment, par l’intermédiaire de la psychologue, l’association pouvait apporter son aide: financièrement, par la discussion…
Nous avons également été au dépistage. Il constitue ce que je serais tentée d’appeler l’étape première de tous les services de l’association. Celui-ci est très peu onéreux (500F CFA si mes souvenirs sont bons) et peut être gratuit pour les personnes qui n’ont pas les moyens. Les personnes désireuses de se faire dépister ont un entretien préalable ainsi qu’au moment où ils viennent rechercher leur résultat. Avec la pharmacie qui permet aux bénéficiaires d’avoir des médicaments beaucoup moins chers que dans le commerce, voici les services que nous avons pu observer dans le centre Oasis. Il était difficile de s’impliquer d’avantage, car pour ma part, je n’ai absolument pas une formation de médecin. Cependant, pour bien prendre part à l’association, cela me paraissait important car cela m’a permis de bien comprendre l’ensemble de l’aide et des services médicaux mis en place par l’association pour les bénéficiaires.
Nous avons ensuite été dans le centre des OEV . Nous avons vu les enfants le mercredi et le samedi. Nous avons également aidé à enregistrer les bulletins de note pour que l’association s’organise quant à la réinscription et au paiement des frais de scolarité qui a eu lieu en septembre il me semble. Nous avons rencontré l’animateur culturel qui met en place des danses, pièces de théâtre et autres activités avec les enfants.
Le dernier centre que l’on a pu observer est la maison de l’observance. C’était vraiment intéressant car dans ce cadre, comme je l’ai déjà dit, nous avons vraiment pu échanger avec certains bénéficiaires, manger avec eux…. Nous avons également pu participer aux activités mises en place pour le bien être des bénéficiaires tels que le sport ou encore les repas communautaires.
La seconde partie du séjour était la colonie organisée cette année à Ziniaré. Nous avons organisé des activités manuelles avec les enfants, notamment un grand panneau sur lequel était exposé les dessins, calebasses décorées et autres créations que nous avons exposés lors de la clôture. La colonie était vraiment une belle expérience sur plusieurs points. Tout d’abord sur le plan humain. En effet, nous sommes restées 10 jours avec les enfants et adolescents ce qui nous a permis d’avoir une relation un peu plus approfondie avec certains d’entre eux. Egalement sur le plan culturel, en tant que française, j’ai pu ainsi découvrir les habitudes de vie durant la colonie.
Enfin, la colonie était également intéressante, car des thème y étaient développés dans le cadre de causerie durant lesquelles il y avait un échange entre les enfants et/ou adolescents. Connaître le point de vue et la vision d’enfants sur certains thèmes tels que le respect ou encore la solidarité était très intéressant. Les enfants étaient regroupés par âge, cela étant plus commode pour aborder des sujets tels que la sexualité ou encore l’hygiène Des visites étaient également prévues pendant cette colonies. Nous avons ainsi visité un parc animalier et le parc de Laongo avec ses sculptures. Nous avons ainsi pu exploiter ces visites dans le cadre des travaux manuels.
Nous avons également organisé quelques jeux collectifs comme la balle aux prisonniers. Il était curieux de remarquer qu’à quelques détails près, ces jeux semblent universels dans les cours de récréation , les enfants connaissaient en effet les règles du jeu. Si le nombre d’enfants (plus de 200) m’avait quelque peu effrayé au départ, je me suis vite aperçu avec étonnement à quel point les enfants sont autonomes. Les grands prennent en effet naturellement soin des petits et l’ensemble des enfants/adolescents s’occupent seuls. Une aide était quand même utile pour les plus petits qui ne peuvent pas porter leur seau par exemple pour aller se doucher. Voici un résumé de nos activités au sein de l’association et pendant la colonie.
Je vais maintenant parler de l’apport personnel de ce séjour. Il m’a tout d’abord permis de me plonger dans une culture complètement différente de la mienne. Tout d’abord , concernant les relations humaines, les burkinabés sont très ouverts et très chaleureux. Nous avons été très bien accueillis au sein de l’association. Durant toute la durée du séjour nous avons pu discuter avec les membres de l’association auxquels nous avons pu poser nos questions. Nous avons également passé des moments d’échanges pendant lesquels nous pouvions débattre sur des questions liées à nos deux cultures.
Le contact avec les enfants et adolescents pendant la colonie était également une expérience enrichissante. Voir à quel point ils sont indépendants et s’aident mutuellement a pu entraîner une certaine réflexion sur notre société qui semblerait beaucoup plus individualiste…L’observation au sein de l’association m’a également permis de me rendre compte de l’importance du travail que réalisait l’association dans le cadre de la lutte contre le VIH Sida.
J’ai en effet été surprise à quel point l’aide apportée aux bénéficiaires est complète couvrant aussi bien la scolarité des enfants que le côté médical et psychologique en passant par une prévention importante (notamment dans les bars, à travers les cafés santé…) et le dépistage. L’existence de la maison de l’observance m’est apparu comme quelque chose de novateur (je n’avais jamais entendu parler d’un tel centre concernant la prise en charge des malades) et en même temps indispensable pour certains bénéficiaires qui ne peuvent pas se soigner dans de bonnes conditions chez eux.
Me déplacer sur le « terrain » et pouvoir discuter avec les membres de l’association (médecins, responsables, psychologues, animateurs…) m’a permis de comprendre et de réaliser comment fonctionne une ONG ce qui m’intéresse énormément, cela rentre en effet dans le cadre de mes études. Enfin, African Solidarité a approfondi mes connaissances sur le VIH Sida et changé mon regard dessus. En effet, j’ai pu observer à quel point la parole est importante pour lutter contre la stigmatisation des personnes contaminées au sein de la société mais également au sein de la famille.
Pour terminer ce petit compte rendu, me rendre au Burkina dans cette association m’a non seulement donné envie de plus m’y investir notamment dans le cadre de mes études et évidemment d’y retourner dès que possible